mercredi 22 avril 2009

"Le monde commençait de s'épanouir en blessures."


Voyeurisme, dégoût de soi, puérilité de nos rêves et de nos aspirations - ces maladies de la psyché sont toutes contenues dans le cadavre le plus considérable de l'époque : celui de la vie affective.
Cet abandon du sentiment et de l'émotion a préparé la voie à nos plus doux, à nos plus réels plaisirs : l'émoi de la souffrance et des mutilations, la vision du sexe comme l'arène idéale - semblable à une culture de pus stérile - où déployer les véroniques de nos perversions, le jeu de nos névroses mené en toute quiétude, et surtout nos capacités apparemment illimitées d'abstraction. Nos enfants ont moins à craindre des voitures sur les autoroutes de demain que du plaisir que nous prenons à calculer les paramètres les plus harmonieux de leurs morts futures.
James Graham BALLARD (15 novembre 1930 - 19 avril 2009)

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